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18 nov. 2019



Ma réponse à l'enquête de Louis Aragon qui demandait dans sa revue Littérature en 1919 "Pourquoi écrivez-vous ?"



Confrontée à cette interrogation ordinaire, j’enrage de la formulation impropre !
Pourquoi « écrit » -on ? Ne pensez-vous pas que de regrouper tous les actes de griffonner, sous ce même terme « écrire », déshabille l’écriture de sa part de créativité ?
On peut écrire une liste de courses, une lettre de motivation, un billet d’amour, de la calligraphie, un mémoire ; on peut écrire pour se souvenir ou se souvenir en s’illustrant dans l’art de l’anaphore, tel Perec.

Confondre dans ce même verbe « écrire », le geste de créer à celui pragmatique du quotidien est terriblement offusquant ! Comment ne pas rejeter cet inadapté qui subordonne au travail plus noble d’imaginer, de transfigurer, une tâche triviale et matérielle ? Pourtant, quel autre mot élire pour que l’écriture telle que nous l’envisageons dans cette enquête se pare de la spiritualité et de la finesse que nous lui recherchons inlassablement ?

 Pourquoi j’écris ?
Peut-être pour dénicher le mot juste, celui qui révèle l’authenticité du moment, le degré d’une émotion, la nuance d’un instant. Pour autant, ma plus grande frustration est d’échouer le plus souvent dans cette quête du Graal.


Et vous pourquoi écrivez-vous?

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